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Ce qu’il faut savoir
28.06.2024

L'intégration sectorielle nécessite une communication de bout en bout Entretien avec Martin Müller de Phoenix Contact sur l'absence de standards et la nécessite d'élargir son horizon au-delà de l'univers des bus de terrain.

Martin Müller, spécialiste de la communication industrielle chez Phoenix Contact

Résumé

Passer des fameuses guerres des bus de terrain avec des protocoles Ethernet spécifiques à une communication réellement unifiée sur la base de normes mondiales – cela semble presque trop beau pour être vrai. Les développements actuels peuvent-ils vraiment permettre d'y parvenir à moyen terme ? Avec une communication ne faisant plus de distinction quant à son usage final ? Un câble pour toutes les situations, pour ainsi dire ? Martin Müller utilise pour cela le terme de « réseaux convergents ». Dans cet entretien avec Thorsten Sienk, le vétéran de Phoenix Contact pour les bus de terrain et autres nous explique pourquoi ces derniers sont si importants afin de relier entre eux des secteurs très différents.

Entretien

Thorsten Sienk :
Interbus, Profibus, CANopen : je me souviens d'une époque où des magazines spécialisés entiers étaient consacrés à divers systèmes de bus de terrain. Au tournant du millénaire, on avait l'impression que le secteur de l'automatisation consacrait plus de temps au développement de modules de communication qu'aux fonctions des machines elles-mêmes. Vous avez été témoin des débuts des bus de terrain ainsi que de ce que les médias appelleront ensuite la guerre des bus de terrain. Pourquoi tous ces efforts ?

Martin Müller :
Ce que nous avons plus tard appelé les guerres des bus de terrain a vraiment commencé au début des années 1990. Le besoin de communication entre les automates ainsi que les capteurs et les actionneurs sur le terrain résultait essentiellement d'un problème réel : le câblage parallèle de capteurs avec des automates de machines et de gigantesques faisceaux de câbles. Le développement des bus de terrain promettait de réaliser d'énormes économies et a été encouragé en conséquence par l'État dans le cadre d'un projet dit de coopération. Déjà à l'époque, Profibus avait fait l'objet d'une spécification à laquelle Phoenix Contact avait participé et il sera ensuite étroitement associé à Siemens.

Thorsten Sienk :
Dans mon souvenir, Phoenix Contact était pourtant plutôt associé à Interbus.

Martin Müller :
Oui. Nous avons connu un succès commercial avec Interbus S. Avec un S comme Speed. Il existait encore une variante C comme « Communication », que nous avons développée en collaboration avec Intel et Digital Equipment. Au tout début, il existait également un Interbus P en tant que dérivé de Profibus. Pour Phoenix Contact, seul l'Interbus S s'est finalement imposé sur le plan commercial.

Thorsten Sienk :
Sans vouloir être trop dans la rétrospective, pourquoi le secteur de l'automatisation a-t-il plus tard décidé d'enterrer les bus de terrain classiques pour utiliser Ethernet à la place ?

Martin Müller :
L'avantage d'Ethernet résidait surtout dans la possibilité de transmettre plus d'informations différentes avec un seul câble. Par le passé, cette communication pouvait tout à fait nécessiter trois câbles : le bus de terrain classique, la communication pour la technique de sécurité et enfin Ethernet pour la mise en réseau de sous-systèmes intelligents. Plus personne n'avait envie de continuer à gérer deux ou trois câbles côte à côte. Ce fut le début des systèmes tels que CC-Link, Ethercat, Powerlink, Sercos3 et aussi Profinet.

Thorsten Sienk :
Mais ici aussi, chaque nom recouvre un autre fabricant spécialisé dans l'automatisation, qui fait fonctionner son propre système. N'aurait-il pas été plus intelligent de tirer parti de l'expérience de la juxtaposition des bus de terrain pour éviter enfin efficacement de multiplier les protocoles ? À l'époque, des collègues de la presse spécialisée prédisaient déjà la deuxième guerre des bus de terrain. Réarmement individuel au lieu d'un pacte commun : l'industrie n'avait-t-elle rien appris ?

Martin Müller :
Si je considère l'époque précédant les bus de terrain classiques, la concurrence entre les différents systèmes se justifiait alors par le simple fait qu'il n'existait pas de communication standardisée. Il était donc nécessaire de développer une solution. Il en a résulté une différenciation entre les concurrents du marché. Votre question est fondée, au plus tard avec l'introduction de l'Ethernet en temps réel – tout en sachant que, pour les entreprises, des affaires en cours dépendent des différents systèmes de communication. Cela vaut aussi bien pour les bus de terrain que pour les nouveaux protocoles Ethernet.

Nous avons besoin de nouveaux systèmes et de réseaux convergents pour l'intégration sectorielle.

Martin Müller, Direction de l'infrastructure d'automatisation
Martin Müller, spécialiste de la communication industrielle chez Phoenix Contact

Thorsten Sienk :
Mais est-ce encore tenable ? D'un point de vue logique, le canal de communication ne représente qu'un moyen de transférer des informations d'un point A à un point B. Faut-il ici enfin adopter des standards universels ?

Martin Müller :
Nous avons avant tout besoin de nouveaux systèmes et de réseaux convergents. Je fais ici référence aux technologies issues de l'exploitation commerciale, que nous pouvons également utiliser dans l'industrie. Il convient de les spécifier en conséquence.

Thorsten Sienk :
Vous souhaitez donc faire fusionner ces mondes ?

Martin Müller :
Exactement, et ce, au sein d'un réseau convergent utilisant différentes technologies. Par exemple le TSN, comme Ethernet câblé pour le temps réel. Le TSN (Time Sensitive Network) a été développé à l'origine pour des applications dans le domaine de la diffusion audio et vidéo, mais peut également être utilisé pour des tâches soumises à des contraintes de temps dans des applications industrielles, comme par exemple le contrôle de mouvement. Il existe ensuite la 5G pour les applications qui utilisent la téléphonie mobile ou bien le WLAN 6 et 7 dans le domaine de la technologie de transmission sans fil et sans licence. Le Single Pair Ethernet ou SPE se prête quant à lui très bien à la communication sur les derniers mètres.

Thorsten Sienk :
Tous les éléments sont donc déjà réunis pour créer le nouveau monde unifié de la communication industrielle.

Martin Müller :
Exactement. Si nous résumons les exemples cités, je dispose dès aujourd'hui de technologies qui, en se basant sur des normes, peuvent remplir toutes les fonctions pour lesquelles nous avons par le passé mis en œuvre et commercialisé des solutions spécifiques à l'industrie.

Thorsten Sienk :
Où en sommes-nous aujourd'hui ?

Martin Müller :
La question n'est pas tant de savoir où nous en sommes, mais où nous devrions être.

Thorsten Sienk :
Et où devrions nous être ?

Martin Müller :
Là où nous en sommes déjà dans la sphère privée. En tant qu'utilisateur, je ne me préoccupe pas de savoir quelles technologies sont utilisées par mon smartphone. Cela inclut la téléphonie mobile et aussi, espérons-le, la 5G, le Bluetooth et la NFC pour les paiements. Je ne me soucie pas non plus de la marque que j'utilise lorsque je veux téléphoner. Un téléphone Google peut communiquer avec un iPhone de la même manière qu'avec un appareil Android.

Thorsten Sienk :
Partant de la thèse qu'une intégration sectorielle opérationnelle nécessite une communication performante et continue : que fait Phoenix Contact pour y parvenir ?

Martin Müller :
Nous participons activement aux comités d'utilisateurs et de normalisation concernés et y investissons non seulement du temps, mais aussi de l'argent. Nous sommes convaincus des avantages de l'intégration sectorielle et nous agissons donc par conviction en promouvant la All Electric Society. C'est pourquoi nous y contribuons activement et n'attendons pas que d'autres développent quelque chose, afin de pouvoir l'utiliser ensuite. Cela ne consiste pas seulement à travailler à des solutions techniques, mais aussi et surtout à convaincre les gens que le chemin, qui mène vers un monde où l'intégralité des besoins énergétiques seront à long terme couverts par l'énergie renouvelable, est le bon. Nous ne communiquons donc pas seulement au niveau des machines, mais souhaitons aussi inclure les personnes. C'est du moins notre objectif à long terme.

Nous avons besoin d'informations pour l'intégration sectorielle.

Martin Müller, Direction de l'infrastructure d'automatisation
Martin Müller, spécialiste de la communication industrielle chez Phoenix Contact

Thorsten Sienk :
Vous partez en préretraite cette année. Vous aurez alors passé 36 ans chez Phoenix Contact et toute votre carrière aura été marquée par la communication industrielle. Je n'ose même pas vous demander s'il est possible de lâcher prise au niveau professionnel. Mais quels sont vos souhaits pour la communication dans un monde électrifié ?

Martin Müller :
J'ai commencé par parler des réseaux convergents. Je souhaiterais que nous soyons plus rapides à les mettre en place et à les utiliser. Si je regarde en arrière, cela fait déjà très longtemps que la communication industrielle en a besoin à de nombreux endroits. Dans l'environnement commercial, par exemple dans les télécommunications, les acteurs sont habitués à un rythme plus rapide.

Thorsten Sienk :
En tant qu'enfants du numérique, la jeune génération peut-elle assumer la tâche d'abandonner le frein et d'appuyer sur l'accélérateur ?

Martin Müller :
Je peux tout à fait l'imaginer. Et ce, d'autant plus que cette génération, de par son empreinte et son histoire, ne comprend guère pourquoi nous exploitons autant de systèmes de communication différents dans l'automatisation industrielle. La volonté de maintenir les activités actuelles ne permet pas d'expliquer raisonnablement cette démarche sur le long terme. Au vu des défis climatiques mondiaux, nous devons nous concentrer davantage sur le fait qu'un débitmètre, par exemple, mesure le débit et non sur la manière dont je peux le connecter. C'est la fonction qui compte ici et non la connexion. Nous avons besoin d'informations pour l'intégration sectorielle. La voie de communication ne représente qu'un moyen, pas la fin.

Thorsten Sienk :
Martin Müller, merci pour cet entretien. Je pense que vous allez manquer à l'industrie.

Auteur: Thorsten Sienk

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